Le curé de Bras Panon lors de son arrestation
Jusqu'ici, dans les affaires de pédophilie touchant l'église, la hiérarchie ecclésiastique passait entre les gouttes. A la Réunion, un juge d'instruction s'intéresse au rôle qu'a joué (ou plutôt n'a pas joué) l'évêque local dans une affaire impliquant l'un de « ses » curés.
Le 18 décembre 2009, un curé de Bras-Panon, Michel Tual, 73 ans, a été mis examen pour onze agressions sexuelles présumées sur des mineurs et une tentative de viol.
Une semaine avant sa mise en examen, ce prêtre ordonné en 1967 avait donné sa démission à l'évêché. Or, il apparait qu'il avait été plusieurs fois rappelé à l'ordre par son évêque, Mgr Gilbert Aubry.
Comment l'évêque a-t-il pu avertir un curé sans être au courant de faits concrets ? Voilà la question que se pose Jean-Pierre Niel, l'un des magistrats instructeurs de Saint-Denis de la Réunion, en charge du dossier. Des poursuites pourraient être engagées.
Au cours de leur enquête, les gendarmes retrouvent des victimes actuelles, des enfants âgés de 8 à 10 ans.
Le curé les emmenait faire du sport et agissait dans les douches. Devant le magistrat, l'homme d'église explique que sa main avait pu glisser en lavant les gamins. Mais il reconnaît également s'être masturbé devant les enfants.
Au total, onze victimes d'agressions sexuelles sont recensées. Michel Tual est également mis en examen pour une tentative de viol.
Fin de l'histoire ? Pas vraiment. Le juge d'instruction cherche désormais à savoir si le supérieur hiérarchique du curé savait. Car à l'occasion de différentes déclarations, Gilbert Aubry, évêque de la Réunion a répété avoir « rappelé à l'ordre à plusieurs reprises » le prêtre de Bras-Panon. Dans une déclaration, il le reconnaît :
Pour en avoir le cœur net, le juge d'instruction s'est rendu à l'évêché le 21 décembre. Le magistrat a demandé à l'évêque le dossier du curé. Si le patron des prêtres avait refusé, le juge aurait alors mené une perquisition en bonne et due forme. Au bout d'une heure, il ressort avec le dossier sous le bras.
Le lendemain, l'évêque est entendu comme simple témoin. Une audition au cours de laquelle il nie avoir été mis au courant des agressions sexuelles.
Après avoir quitté le juge, le prélat explique que s'il avait eu connaissance de tels faits, il les aurait signalés à la justice. Puis il annonce que l'Eglise entend se constituer partie civile. Une contre-attaque qui permettrait d'avoir accès au dossier. Mais à l'heure actuelle, l'Eglise ne l'a toujours pas fait.
Cette audition par le juge a éprouvé l'évêque. Une grosse fatigue qui le fait disparaître pendant plusieurs semaines à l'île Maurice. Le capitaine d'un bateau qui prend l'eau s'est mis en congé du navire.
Pendant ce temps, le juge continue ses investigations et entend le confesseur de Michel Tual, un curé âgé de 85 ans, hébergé par les sœurs de Saint-Joseph de Cluny. Selon ses dires, il n'aurait pas non plus été mis au courant de ces faits. Mensonge au nom du respect du secret de la confession ? Pas de réponse.
Plusieurs éléments laissent songeur quant au rôle joué par l'église. En 2003, Tual est muté de Sainte-Rose à Bras-Panon. Un transfert qui renforce le soupçon selon lequel des accusations pourraient avoir été portées à la connaissance de l'évêque.
Le juge entend également savoir ce qui a poussé Michel Tual à venir s'installer à la Réunion et à quitter sa Bretagne natale où il officiait au contact des enfants pour des activités sportives. D'autant qu'un gendarme a écrit au juge pour lui signaler des attouchements qu'il aurait subis il y a vingt-cinq ans.
Un autre curé de l'île, Jacky Hoarau, a été, début février, mis en examen pour viol sur mineur de moins de 15 ans. Les deux prêtres sont actuellement en détention provisoire.
Une semaine avant sa mise en examen, ce prêtre ordonné en 1967 avait donné sa démission à l'évêché. Or, il apparait qu'il avait été plusieurs fois rappelé à l'ordre par son évêque, Mgr Gilbert Aubry.
Comment l'évêque a-t-il pu avertir un curé sans être au courant de faits concrets ? Voilà la question que se pose Jean-Pierre Niel, l'un des magistrats instructeurs de Saint-Denis de la Réunion, en charge du dossier. Des poursuites pourraient être engagées.
Au cours de leur enquête, les gendarmes retrouvent des victimes actuelles, des enfants âgés de 8 à 10 ans.
Le curé les emmenait faire du sport et agissait dans les douches. Devant le magistrat, l'homme d'église explique que sa main avait pu glisser en lavant les gamins. Mais il reconnaît également s'être masturbé devant les enfants.
Au total, onze victimes d'agressions sexuelles sont recensées. Michel Tual est également mis en examen pour une tentative de viol.
Fin de l'histoire ? Pas vraiment. Le juge d'instruction cherche désormais à savoir si le supérieur hiérarchique du curé savait. Car à l'occasion de différentes déclarations, Gilbert Aubry, évêque de la Réunion a répété avoir « rappelé à l'ordre à plusieurs reprises » le prêtre de Bras-Panon. Dans une déclaration, il le reconnaît :
« Personnellement, à partir de propos qui me sont parvenus en leur temps, j'ai convoqué Michel Tual et ensuite je lui ai fait une mise en garde par écrit lui interdisant, notamment, de recevoir des enfants à la cure. »Ces avertissements n'étaient-ils fondés que sur des rumeurs ? C'est ce que laisse entendre l'évêque.
Pour en avoir le cœur net, le juge d'instruction s'est rendu à l'évêché le 21 décembre. Le magistrat a demandé à l'évêque le dossier du curé. Si le patron des prêtres avait refusé, le juge aurait alors mené une perquisition en bonne et due forme. Au bout d'une heure, il ressort avec le dossier sous le bras.
Le lendemain, l'évêque est entendu comme simple témoin. Une audition au cours de laquelle il nie avoir été mis au courant des agressions sexuelles.
Après avoir quitté le juge, le prélat explique que s'il avait eu connaissance de tels faits, il les aurait signalés à la justice. Puis il annonce que l'Eglise entend se constituer partie civile. Une contre-attaque qui permettrait d'avoir accès au dossier. Mais à l'heure actuelle, l'Eglise ne l'a toujours pas fait.
Cette audition par le juge a éprouvé l'évêque. Une grosse fatigue qui le fait disparaître pendant plusieurs semaines à l'île Maurice. Le capitaine d'un bateau qui prend l'eau s'est mis en congé du navire.
Pendant ce temps, le juge continue ses investigations et entend le confesseur de Michel Tual, un curé âgé de 85 ans, hébergé par les sœurs de Saint-Joseph de Cluny. Selon ses dires, il n'aurait pas non plus été mis au courant de ces faits. Mensonge au nom du respect du secret de la confession ? Pas de réponse.
Plusieurs éléments laissent songeur quant au rôle joué par l'église. En 2003, Tual est muté de Sainte-Rose à Bras-Panon. Un transfert qui renforce le soupçon selon lequel des accusations pourraient avoir été portées à la connaissance de l'évêque.
Le juge entend également savoir ce qui a poussé Michel Tual à venir s'installer à la Réunion et à quitter sa Bretagne natale où il officiait au contact des enfants pour des activités sportives. D'autant qu'un gendarme a écrit au juge pour lui signaler des attouchements qu'il aurait subis il y a vingt-cinq ans.
Un autre curé de l'île, Jacky Hoarau, a été, début février, mis en examen pour viol sur mineur de moins de 15 ans. Les deux prêtres sont actuellement en détention provisoire.
(source Rue 89)
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