Le scientifique britannique Richard Dawkins et l’auteur américano-britannique Christopher Hitchens veulent faire inculper et arrêter le pape Benoît XVI pour “crimes contre l’humanité”, à l’occasion de sa visite au Royaume-Uni, après les accusations selon lesquelles il aurait couvert les agissements de prêtres pédophiles, a annoncé lundi leur avocat, Mark Stephens.
Interrogé par l’AFP, M. Dapo Akande, expert en droit international àl’Université d’Oxford, a estimé que cette tentative n’avait « aucune chance » d’aboutir, le pape bénéficiant de l’immunité « en tant que chef d’Etat ». Le pape « n’est pas au-dessus de la loi », a cependant estimé Christopher Hitchens dans la presse britannique. « La dissimulation institutionnalisée de viols d’enfants est un crime, dans toutes les législations ».
Benoit XVI est accusé d’avoir couvert les agissements de prêtres pédophiles avant de devenir pape en 2005. « C’est un homme dont l’instinct a été, quand ses prêtres se sont retrouvés pris sur le fait, de dissimuler le scandale » a déclaré Richard Dawkins au Sunday Times.
Les deux intellectuels sont considérés comme des figures de proue du “nouvel athéisme” qui prône une attitude plus critique vis-à-vis de la religion.
Un juge britannique peut délivrer un mandat d’arrêt contre un étranger en visite au Royaume-Uni. En décembre dernier, l’ex-ministre israélienne des Affaires étrangères, Tzipi Livni, avait annulé in extremis un voyage à Londres après l’émission d’un mandat d’arrêt à la suite d’une plainte d’associations pro-palestiniennes. Après cet incident, la Grande-Bretagne a promis de réfléchir “d’urgence” à une modification de sa législation.
Des experts considèrent que la Cité ne remplit pas certains critères nécessaires pour former un Etat, ne possédant par exemple pas de véritable population, mais seulement un gouvernement. « Le Vatican est reconnu en tant qu’Etat par le Royaume-Uni et d’autres Etats », a toutefois souligné Dapo Akande, de l’Université d’Oxford. Une tentative similaire avait déjà échoué il y a deux ans aux Etats-Unis, a-t-il rappelé.
Quant à une procédure devant la Cour pénale internationale pour crimes contre l’humanité, elle est « difficile à imaginer », a estimé Adam Roberts, professeur de relations internationales à Oxford.« Il faudrait des preuves solides que les actes incriminés font partie d’une attaque systématique et répandue contre une population civile. Il est difficile d’imaginer que la CPI considère les abus sexuels des prêtres catholiques comme étant ce genre de crimes ».
(Source AFP)
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