Réponse à Marc Blondel

Marc Blondel est bien mal inspiré comme porte parole d’une partie des libres penseurs français. Dans un article publié dans un quotidien de la Réunion du 25 avril (le JIR) il écrit : « il n’est pas du rôle de la République d’interdire le port d’un vêtement ». Jusqu’à preuve du contraire la République interdit, par exemple, de se promener nu ou de porter un uniforme nazi dans tous lieux ouverts au public : là aussi, peut-être, la République selon Blondel se mêle de ce qui ne la regarde pas ?

L’argument développé par Blondel relève de la tartufferie et de la mauvaise foi, un comble pour celui qui se targue de représenter une grande part des libres penseurs de France. De plus, il tombe dans l’outrance qui par essence enlève toute crédibilité à l’argumentaire, en traitant le Président de la République de « fou ».

C’est là une position politique qui retire toute liberté de pensée à l’organisation qu’il représente. C’est confirmé par « Derrière cela, il y a une volonté manifeste de récupérer un sentiment quelque peu nationaliste et xénophobe ». Les autres libres penseurs non encartés dans une organisation dogmatique et qui soutiennent le combat d’une Taslima Nasreen par exemple ou de Ni Putes Ni Soumises, regrettent de constater que s’ils expriment leur accord avec une loi qui empêche d’enfermer la femme dans un cercueil de toile dans notre République laïque, se font traiter de nationalistes et de xénophobes. Par de tels propos injurieux Marc Blondel discrédite le mouvement de la Libre Pensée en France.
Notre vivre ensemble repose sur la reconnaissance de l’autre comme une personne égale en droit et en dignité. C’est du racisme anti sexe que de permettre à la moitié de l’humanité de se soustraire au regard de l’autre. C’est en faire des non citoyens, les retrancher de la communauté nationale. C’est surtout permettre à un extrémisme religieux une reconnaissance dont on se passerait bien. C’est contraire à la loi de 1905.

Dire comme Blondel pour ce qui est de l’argument de la liberté vestimentaire qu’il n’y a aucune différence entre le voile islamique intégral et le tenue d’un curé ou d’une religieuse catholique est faux. Ces deux derniers ont le visage découvert et sont reconnaissables comme une personne humaine.

C’est sur ce plan qu’entend se situer le projet gouvernemental. Il laisse de côté les autres aspects de la question que nous, nous abordons, soucieux de l’égale reconnaissance de la femme comme un homme comme les autres. Cette option minimale ne peut être en contradiction avec notre Constitution comme d’éminents juristes l’affirment pour peu qu’elle soit rédigée intelligemment. C’est pour nous un pas dans la bonne direction, d’autant plus qu’il entraîne une chaîne de conséquences comme la réaffirmation de la place égale de la femme dans notre société et un échec aux religions d’imposer leur point de vue dans notre vie civile. C’est bien pourquoi on voit l’empressement mis par les porte-paroles de la religion catholique, et autres religieux de tous poils, de fustiger le projet gouvernemental.
Les diverses religions entendent ainsi profiter du débat pour aller vers un communautarisme qui leur serait favorable. Blondel veut faire croire à tout le contraire en annonçant « la guerre civile ». La paix civile est ce que nous voulons tous. On ne l’obtient pas avec des menaces de guerre, mais à visage découvert, la main tendue à Marianne. La sagesse populaire sait que s’est de honte qu’on se voile la face.

Ami Blondel enlève ton voile !

2 commentaires:

  1. merci, amis libres-penseurs véritables...je suis tout à fait en accord avec vous, ayant récemment quitté la libre-pensée "pour cause de voile"...merci pour la laïcité et son projet de paix universelle .C.A.

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  2. Merci les Réunionais, de donner une belle leçon à ce zoreille de Marc.

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