En ces temps où la religion nous envahit à chaque coin de l’actualité, en France ou à l’étranger, voici une nouvelle qui nous suggère que l’envie, le besoin, la nécessité de laïcité ne sont pas morts et surtout pas en une région où cela ne semblait plus évident. Plusieurs milliers de personnes ont participé le dernier dimanche d'avril à Beyrouth à une marche pour réclamer un Etat laïque au Liban, un pays régit par un système politique confessionnel.
Des femmes, des hommes et des enfants, arborant des drapeaux libanais, ont pris part à cette marche organisée par un mouvement laïque indépendant. Aux cris de « Laïcité !», ils ont marché jusqu’au siège du Parlement pour défendre l’idée d’un Etat non-confessionnel, alors que des militants distribuaient des fleurs roses aux manifestants.
« Mariage civil, pas la guerre civile », ou « Fatima et Tony s’aiment … ça c’est un problème », pouvait-on lire sur des banderoles qui semblaient faire référence au fait que le mariage civil n’existe pas au Liban. « Le changement doit venir de nous », souligne un organisateur s’exprimant à l’aide d’un porte-voix devant le Parlement, où la police a établi des barricades pour empêcher les manifestants d’atteindre le bâtiment. « Seulement nous, citoyens, pouvons le faire ».
Les défenseurs des droits des homosexuels étaient aussi très présents avec des drapeaux arc-en-ciel et des banderoles portant l’inscription « homosexuels pour la laïcité ».
Au Liban, pays néanmoins considéré comme relativement libéral dans une région plutôt conservatrice, la religion occupe une place de premier plan. Dans ce pays qui réunit 18 communautés religieuses, l’Etat est régi par un système complexe de partage du pouvoir. Ainsi par exemple, le président est un chrétien maronite, le président du Parlement un musulman chiite et le Premier ministre un musulman sunnite.
Depuis la fin de la guerre civile (1975-90), les défenseurs des droits de l’Homme poussent pour un Etat laïque. L’an dernier, le ministre de l’Intérieur a autorisé ceux qui le souhaitaient à ne pas préciser leur religion sur les documents officiels.
Mais pour ceux qui souhaitent un mariage civil, ils doivent le faire à l’étranger, souvent dans l’île de Chypre voisine.
(source AFP)
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