Le droit à la caricature et à l'humour bafoué !

Le PDG de Radio France, Jean-Luc Hees, a présenté, dans une déclaration au Point.fr, les «excuses du groupe» public au ministre de l'Immigration Eric Besson, à la suite d'une chronique que lui a consacré l'humoriste Stéphane Guillon ce lundi matin sur France Inter. «Les critiques sur le physique des personnes n'ont pas lieu d'être sur France Inter», ajoute le patron du groupe public et l'une des formules de l'humoriste n'était «pas conforme aux valeurs du service public».

De son côté, le SNJ-CGT dénonce les «menaces scandaleuses et dangereuses» d'Eric Besson «contre le droit à la caricature, contre le droit d'expression et de critique sur cette radio et contre sa rédaction sont scandaleuses et dangereuses». Menaces «d'autant plus intolérables pour un ministre qui se fait fort d'être le champion des expulsions des plus démunis, et d'avoir initié le sinistre débat sur l'identité nationale dont le résultat est d'avoir fait la courte échelle aux idées du Front national», poursuit le syndicat.

Dans sa chronique matinale, l’humoriste a présenté Besson comme «une taupe du Front national», envoyé, selon un plan concocté par Jean-Marie Le Pen, pour «infiltrer le PS, démissionner et rejoindre Nicolas Sarkozy pour, une fois au gouvernement, manoeuvrer et relancer les thèses du FN».

Stéphane Guillon dépeint ce «Mata Hari» de la politique comme «antipathique» avec «des yeux de fouine, un menton fuyant. Un vrai profil à la Iago (le traître dans Othello de Shakespeare)». «Jamais le FN n’a eu un si bon attaché de presse au sein d’un gouvernement UMP», a-t-il lancé.



Eric Besson, à son tour à l’antenne, n’a pas tardé à réagir. S’il affirme n’avoir pas «personnellement entendu» la chronique, il a précisé avoir reçu des SMS d’amis scandalisés.

«Là, des mots lourds ont été utilisés», a dénoncé le ministre accusant de «dérive» un humoriste l’ayant pris pour cible dans une chronique consacrée aux «mariage gris». Invitant la station publique a réfléchir à sa responsabilité, Eric Besson a dénoncé «un combat inégal» entre l’humoriste et les hommes politiques qu’il croque à l’antenne. «Lorsque je parle comme je suis en train de le faire, je sais très bien que je lui fais de la publicité, qu’on va considérer que c’est un martyr et qu’au nom de l’humour, il a droit de tout dire», a expliqué le ministre en appelant à «arrêter les amalgames, les anachronismes».


Alors que le journaliste Nicolas Demorand soulignait «le droit à la caricature et celui à la critique de la caricature», le ministre a estimé ce «match très inégal». «Lorsqu’on me propose un débat avec Marine Le Pen, je l’assume. Je l’ai fait le 14 janvier sur France 2. Mais il n’y a pas de face-à-face avec Stéphane Guillon parce que ses thèses, parce que se sont des thèses, il les défend au nom du supposé humour. Le match est totalement inégal», a-t-il conclu.


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