Communiqué :
Les décisions rendues le 19 juillet 2011 par le Conseil d’État ne
peuvent que révolter les Libres Penseurs et tous les véritables
défenseurs de la laïcité. Elles vident de sa substance la Loi de
Séparation des églises et de l’État. Contrairement à ce qui a été
exprimé en présentation de ces décisions, la loi de 1905 qui fonde la
laïcité institutionnelle est bel et bien
« enrayée ».
Pour les cinq affaires, présentées ensemble, où le Conseil d’État
s’est prononcé, les jugements des deux premières instances
administratives (Tribunal Administratif et Tribunal Administratif
d’Appel) ont été infirmés et on donne donc raison aux collectivités
locales qui bafouent la loi de séparation des Églises et de l’État en
utilisant des fonds publics pour des réalisations
bénéficiant soit à l’Église catholique à Lyon (ascenseur de la
basilique de Fourvière) et à Trélazé (orgue de l’église), soit au culte
musulman à Montpellier (salle polyvalente à usage cultuel),
au Mans (abattoir rituel) et à Montreuil-sous-Bois (bail
emphytéotique pour la mosquée à un euro par an).
Pour justifier ces décisions iniques qui ouvrent des brèches où
s’engouffreront tous les arrangements clientélistes, est invoqué soit un
« intérêt public local », soit un aspect
culturel, soit un équilibre à rétablir en faveur d’une religion,
soit encore une nécessité hygiénique. Autrement dit, tous les motifs
sont recevables pour ne pas respecter la loi de 1905.
Celle-ci dispose que « l’Etat ne reconnaît, ne salarie ni ne
subventionne aucun culte ». C’est donc la neutralité qui devrait
s’imposer et non la reconnaissance officielle des diverses
religions. Or, dans ces décisions, le seul argument que l’on ne
retient pas, le seul principe que l’on méconnaît est précisément celui
qui fonde la laïcité de nos institutions. Il n’a pesé
d’aucun poids face à tous les arguments d’opportunité. Tout cela
évoque les « accommodements raisonnables » auxquels le Québec a cru
devoir recourir et qui s’avèrent ingérables en
raison des dérives et replis communautaristes ainsi suscités.
L’Association Des Libres Penseurs de France (A.D.L.P.F., section de l’Union Mondiale des Libres Penseurs)
fustige tous les tenants d’une « laïcité ouverte » - négation
de la laïcité tout court – qui ne voient dans ces décisions qu’un
« assouplissement », un « adoucissement », une « modernisation » ou
encore un
« dépoussiérage » de la loi de Séparation des Églises et de l’État.
Elle joint sa protestation à celles déjà élevées, notamment par le Parti
Radical de Gauche et par l’Observatoire
International de la Laïcité Contre les Dérives Communautaires. Elle
appelle les laïques à se mobiliser et à tout mettre en œuvre pour que
ces décisions ne puissent pas faire jurisprudence.
Bonjour à tous,
RépondreSupprimerJuste une petite réflexion qui me vient, comme ça, sans arrière pensée. Comment pouvez-vous, en tant que libre penseur, accepter qu'une commune soit propriétaire d'un lieu de culte (église ou autre) ?
Bien cordialement !
Un simple citoyen laïc
Non seulement l'accepter mais le souhaiter ! Pour les expulser le moment venu !
RépondreSupprimer