Sarkozy, "président de la République laïque". Une position qui a permis au locataire de l'Elysée de faire l'éloge de l'héritage de la chrétienté au Puy-en-Velay, haut lieu du catholicisme et un des points de départs des chemins de Compostelle. Jeudi dernier (3 mars 2010), le président de la République effectuait un déplacement dans la préfecture de la Haute-Loire sur le thème de la laïcité. La "chrétienté a laissé" à la France "un magnifique héritage de civilisation", a-t-il déclaré avant d'ajouter: "Cet héritage nous oblige, cet héritage, c'est une chance, mais c'est d'abord un devoir, il nous oblige, nous devons le transmettre aux générations, et nous devons l'assumer sans complexe et sans fausse pudeur."
Un éloge pour le moins très mal placé alors que le chef de l'Etat est, par sa fonction, garant de la laïcité de notre République ! Récupérant au passage la pensée de Claude Lévi-Strauss, Nicolas Sarkozy a fait valoir que "l'identité (n'était) pas une pathologie". "Sans identité, il n'y a pas de diversité", a-t-il ajouté. "Personne n'est prisonnier de l'histoire de son pays, mais il est toujours dangereux d'amputer sa mémoire", car "l'ignorance de soi conduit rarement à l'estime de soi". Mettant en exergue "l'apport de la chrétienté à notre civilisation", il a conclu son discours sur la thématique du "vivre ensemble". Sans évoquer le sujet brûlant d'un débat sur l'Islam.
Bref, encore une fois notre président prend ses aises avec la laïcité, oser dire que la religion chrétienne nous a laissé un magnifique héritage de civilisation c'est faire peu de cas de tous les dégâts et ravages occasionnés au fil des siècles par une religion dont nous avions réussi à nous défaire dans les affaires publiques qu'en 1905 (et non sans mal !).
C'est oublier les millions de morts des guerres de religions, des croisades, de la colonisation destructrice des peuples et de leurs culture au nom de la foi, c'est oublier le rôle complice et pernicieux de l'église dans la domination du peuple, son abrutissement, sa soumission, son contrôle par tous les pouvoirs étatiques se succédant au fil des siècles jusqu'à la révolution française (avant que celle ci ne se fourvoie dans le culte de l'Etre Suprême). C'est oublier le rôle pour le moins ambiguë de l'église durant la seconde guerre mondiale ou bien peu de membres du clergé entrèrent en résistance et ou leur "saint père" offrait sans état d'âme le soutien de l'église aux nazis.
NON M. Sarkozy, il n'y a pas lieu d'être fier de notre héritage chrétien et surtout en tant que Président de la République Française Laïque, Une et Indivisible, vous n'avez pas à soutenir une telle thèse puisque vous êtes sensé respecter de par votre fonction une stricte neutralité envers le religieux. Mais depuis votre discours de Latran nous connaissons vos positions, nous les déplorons, mais nous continuerons inlassablement à les dénoncer.
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