Voulant faire croire à ses ouailles qu'il est un pape "moderne", Benoit XVI, dans un livre d'entretiens à paraître mardi, estime pour la première fois que l'usage du préservatif peut dans certains cas se justifier pour empêcher la transmission du sida, ce qui assouplit l'une des positions les plus controversées du Vatican.
La plupart des dirigeants de l'Église déclarent depuis des décennies que les préservatifs ne font pas partie de la solution dans la lutte contre le sida, bien qu'aucune position officielle sur ce point n'ait été inscrite dans un document du Vatican. L'an dernier, le souverain pontife avait suscité un tollé en déclarant aux journalistes qui l'accompagnaient en Afrique que les préservatifs ne devaient pas être utilisés parce qu'ils risquaient d'aggraver la propagation du sida. L'opposition du Vatican à la régulation artificielle des naissances est fortement contestée, même en milieu catholique, depuis son entérinement dans l'encyclique Humanae Vitae ("De la vie humaine") promulguée par Paul VI en 1968.
Benoît XVI souligne que "les grandes lignes d'Humanae Vitae demeurent justes", faisant ainsi comprendre que ses propos sur les préservatifs ne doivent pas s'appliquer à la régulation des naissances mais seulement à la prévention du sida. À ses yeux, le fait de concentrer l'attention générale sur le préservatif "implique une banalisation de la sexualité" où celle-ci n'est plus une expression d'amour "mais seulement une sorte de drogue que les personnes s'administrent" (!!!).
Cerise sur le gâteau, dans d'autres parties du livre, Benoît XVI présente Pie XII, qui fut pape durant la Seconde Guerre mondiale et que certains accusent d'avoir fermé les yeux sur l'Holocauste, comme "l'un des grands justes, (qui) a sauvé plus de Juifs que toute autre personne". Décidément, Benoît est prêt à tout pour restaurer l'image de son église !
Le souverain pontife confie également que les scandales de prêtres pédophiles qui ont secoué l'Église ont constitué "un choc sans précédent", bien qu'il ait suivi ce dossier pendant des années. Il dit comprendre que des personnes puissent quitter l'Église en signe de protestation. Il indique par ailleurs qu'il serait prêt à démissionner s'il n'était "plus capable physiquement, psychologiquement et spirituellement d'accomplir les tâches de sa fonction", ce qu'aucun pape n'a fait depuis 700 ans.
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