Eglise et pédophilie : Un silence assourdissant, les cathos allemands grognent !


L'église l'autre grande muette et sourde aussi !

Article paru dans le Quotidien de la Réunion du 16 mars 2010 :

La grogne montait hier parmi les catholiques allemands devant le silence du pape sur les affaires de pédophilie dans son pays d’origine où les appels à une réforme du célibat des prêtres se multiplient.

Le scandale de pédophilie dans des établissements catholiques « préoccupe les gens, qu’ils soient croyants ou non et le Saint Père devrait s’expliquer », a déclaré hier le président de la fédération de la jeunesse catholique allemande (BDKJ), Dirk Tänzler, dans le quotidien Berliner Zeitung.

Secouée depuis fin janvier par une cascade de révélations d’abus sexuels anciens commis par des membres du clergé, l’église catholique allemande connaît « l’une de ses plus profondes crises existentielles depuis 1945 », selon lui.

Le pape allemand Benoît XVI, a été mis en cause vendredi pour avoir autorisé en 1980, à titre d’archevêque de Munich, la mutation dans son diocèse d’un prêtre soupçonné de pédophilie.

Le prêtre aurait dû subir une thérapie mais s’est vu confié de nouvelles responsabilités pastorales, à l’insu du cardinal Ratzinger qui n’était pas encore pape.

« Consternation » des croyants :

En 1986, alors que Mgr Ratzinger servait à Rome, le prêtre a été condamné pour abus sexuel sur un mineur à une peine de 18 mois de prison avec sursis.

Nombre de catholiques auraient aimé entendre le pape allemand s’exprimer personnellement dimanche lors de sa prière hebdomadaire sur la place saint pierre de Rome, comme il l’a déjà fait par le passé en dénonçant des scandales similaires survenus dans d’autres pays, dont l’Irlande. Au lieu de cela, ils ont dû se contenter de la réaction du porte-parole du vatican, le père Federico Lombardi affirmant samedi que les « efforts » pour « impliquer personnellement » le pape dans les scandales de pédophilie au sein de l’église avaient « échoué ».

Dénoncer une campagne d’acharnement contre le pape constitue « la pire stratégie de communication imaginable », a estimé Christian Weisner, porte-parole du mouvement contestataire « Nous sommes l’église », cité dans le quotidien régional Münchner Zeitung.

« Nombre de fidèles catholiques regrettent que Benoît XVI n’ait pas même exprimé un petit mot de compassion », dit-il.

Trop tôt, rétorque dans le quotidien Süddeutsche Zeitung le père jésuite Bernd Hagenkord qui dirige le programme allemand de radio vatican. Une prise de position serait prématurée à ce stade, le saint-siège ne disposant pas encore de tous les éléments sur ces affaires, explique-t-il.

En tant que membre du comité central des catholiques allemands (ZdK), le vice-président du Parlement allemand, Wolfgang Thierse, a prévenu que la crédibilité de l’église catholique était « très gravement ébranlée » par les affaires de pédophilie, demandant plus d’honnêteté au pape et à son église.

« La consternation des croyants est énorme », a-t-il constaté, estimant inévitable que le débat sur le célibat des prêtres soit relancé même si le pape a réaffirmé vendredi son caractère « sacré ».

Le président du ZdK, Aloïs Glück a appelé l’église à se demander « s’il y a des conditions spécifiques à l’église qui favorisent les abus ».

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