A voir émission "Empreintes : Michel Onfray, philosophe & citoyen"

Créateur de "l'Université populaire du goût" à Argentan et de l'Université populaire de Caen, Michel Onfray vit en Normandie, entre l'Orne et le Calvados. Fils d'un ouvrier agricole et d'une femme de ménage, auteur traduit dans plus de 30 langues, il répète volontiers qu'il a été "sauvé" par la philosophie.

La caméra suit cet hédoniste du quotidien, toujours entre la pensée et l'action. On le découvre, loin des ors du Paris intellectuel, évoquant son enfance, accueillant ses invités sur le quai de la gare ou faisant la cuisine pour ses élèves avant un cours... 

Une journée aux côtés de Michel Onfray sur les lieux de son enfance, dans l’Orne, où il a créé l’Université populaire et l’Université populaire du goût. Le philosophe revient sur ses origines modestes, l’importance de la figure paternelle et les racines de son engagement intellectuel, marqué par l’hédonisme et l’athéisme. L’occasion de découvrir la face intime d’un homme qui dit avoir été sauvé par la philosophie. 

"Fils d’ouvrier agricole et de femme de ménage, on ne sait pas qu’on peut aller à l’université, faire des études. On a envie d’un travail vite. Finalement, j’ai passé mon bac, j’ai fait de la philo et je n’en suis pas sorti.Mon père était ouvrier agricole. Il était propriétaire de sa force de travail, mais de rien d’autre. C’était un prolétaire des champs.La vérité de la bibliothèque, c’est que la vérité du monde est dans le monde. Ceux qui ne sortent pas de la bibliothèque et qui n’ont pas compris ça sont des gens qui n’ont pas compris le monde.

[A propos de la religion catholique.] C’est par la suite que j’ai compris combien l’imposture était planétaire, combien elle était généralisée, problématique (…), que les dégâts avaient été extrêmement importants. Mais chacun s’arrange comme il peut avec sa vie et avec sa raison. Pathologiquement, je ne supporte pas le mensonge et l’injustice. C’est une viscéralité.

Je suis fils de pauvres, et la philosophie m’a sauvé.Je crois plus à mes idées qu’aux gens. J’ai une espèce d’idéal qui fait probablement de moi un psychorigide. J’ai une éthique de conviction très sévère, très austère. Je crois vraiment qu’il y a des choses qu’on fait et des choses qu’on ne fait pas, des choses justes et des choses injustes. Je suis le plus gentil des garçons, quand on ne vient pas me chercher.

Ce vin que j’ai plaisir à boire, cette cuisine que j’ai plaisir à manger, je voudrais la partager avec vous. Je voudrais que vous aussi puissiez y accéder. Je crée une université populaire du goût pour éduquer au goût. L’éducation sensorielle est une dimension philosophique incarnée. (…) S’il y a du plaisir, partageons-le, fabriquons-le, construisons-le, rendons-le possible collectivement.

J’ai créé l’Université populaire en octobre 2002 parce que Le Pen était arrivé au second tour de la présidentielle par la grâce du suffrage universel. Je me suis dit : « Plutôt que de râler, agissons, faisons, construisons. » Quand il y a de la bêtise, il faut combattre avec la culture, le savoir, l’intelligence. (…) Le savoir est un pouvoir et le bon savoir est un bon contre-pouvoir."

1 commentaire:

  1. M. Onffray cherche des ennemis "gratuits" car il es capable de faire face à tous les sujets même s'il gênent structura parfois rigide d'une éducation pas plurielle. Je suis - en général - d'accord avec lui et quand ne ne produise pas cet accord, je sens un défi d’éclairer pour quoi on n'est pas d'accord et qu'est ce que nous manque pour y arriver à réussir ! Chapeau M Onfray pour votre travail que fais de la pensée le premier échelon pour enrichir la connaissance ! Merci et à bientôt ! Nantes

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