République islamique d'Iran, aveux forcés, lapidation et autres joyeusetés au nom d'Allah !

Sakineh Mohammadi Ashtiani

La télévision iranienne a diffusé mercredi soir, en prime time, les "aveux" de Sakineh Mohammadi Ashtiani. Cette mère iranienne de deux enfants, condamnée à mort par lapidation pour adultère et complicité du meurtre de son mari. 
 
En prime time à la télévision iranienne, Sakineh Mohammadi Ashtiani a reconnu avoir eu une relation extra-conjugale. Des aveux en bonne et due forme. C'est ce que la justice iranienne a diffusé, mercredi soir, à la télévision publique. 

Celle qui se confesse, Sakineh Mohammadi Ashtiani, a été condamnée à mort par lapidation, pour adultère et complicité du meurtre de son mari. Elle avait jusqu'ici nié les accusations retenues contre elle. En prime time, les téléspectateurs iraniens ont pourtant assisté, dans une émission spéciale, à une série d'entretiens, de Sakineh Mohammadi Ashtiani, du procureur et d'amis ou membres de la famille de "la condamnée". 

La jeune femme floutée et sous un tchador a raconté, une feuille de notes à la main: "J'ai été contacté par un homme en 2005.(..) Il disait que mon mari n'avait pas été un bon mari pour moi.(..) Il m'a dit que nous allions tuer mon mari. Je pensais qu'il plaisantait." A 43 ans, Sakineh Mohammadi Ashtiani, mère de deux enfants, a déjà reçu 99 coups de fouets sous les yeux de son fils, pour avoir eu deux relations extra-conjugales. C'est l'un de ses "amants", un cousin de son mari, qui aurait assassiné ce dernier. Condamné il y a quatre ans, le cousin, reconnu coupable du meurtre par la justice iranienne, a depuis été libéré, révèle le Guardian

Dans son "entretien", Sakineh Mohammadi Ashtiani a ensuite reproché à son avocat Mohammad Mostafaei d'avoir rendu son cas public et de l'avoir ainsi déshonorée, elle et sa famille. "Je vais vous poursuivre" a-t-elle ajouté. En effet, Mohammad Mostafaei, défenseur des droits de l'homme, avait médiatisé l'affaire. Menacé d'emprisonnement, l'homme a dû quitter son pays et trouver refuge en Norvège. "Sa vie (celle de l'Iranienne) est entre les mains des gens qui ont le pouvoir en Iran et, quoi qu'ils cherchent, ils peuvent l'obtenir. C'est monnaie courante pour la télévision iranienne de diffuser des mensonges", a-t-il expliqué à Reuters, ajoutant: "Sakineh est une très pauvre femme, qui a besoin d'être humainement aidée et non pas manipulée". Le Comité international contre la lapidation a aussi qualifié cette intervention télévisée de "propagande toxique". Houtan Kian, l'avocat qui a repris son dossier, a authentifié sa cliente floutée."Elle a été frappée violemment et torturée jusqu'à ce qu'elle accepte de lire les déclarations qu'on lui a données lors de son interview télévisée", a-t-il déclaré au New York Times.

Face à la pression internationale, sa peine a été suspendue le 11 juillet dernier. Le 6 août, dans une interview exclusive au «Guardian», l’Iranienne a clamé son innocence et dénoncé les «mensonges» des autorités iraniennes. Elle a confirmé avoir été condamné pour adultère mais affirmé avoir été acquitté en ce qui concerne l’assassinat. Alors pourquoi un tel acharnement ? Pour Sakineh Mohammadi Ashtiani, la réponse est très simple : "parce que je suis une femme. Parce qu’ils pensent qu’ils peuvent faire n’importe quoi quand il s’agit d’une femme dans ce pays. Parce que pour eux, l’adultère est pire que l’assassinat. Parce que je vis dans un pays où les femmes n’ont pas le droit de divorcer et sont privées de leurs droits les plus élémentaires". 

Plusieurs manifestations ont eu lieu à travers le monde pour protester contre cette pratique barbare qu’est la lapidation, et contre l’obscurantisme de la justice iranienne. Encore mardi, une journée d’action avait été organisée comme ci-contre à Toronto au Canada, mais aussi dans plusieurs villes d’Allemagne, à Stockholm (Suède) ou encore Oslo (Norvège). Le 28 août aura lieu une journée «100 villes contre la lapidation» (pour en savoir plus cliquez ici). Une pétition a également été signée par près de 220 000 personnes dont environ 60 000 anonymes.

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